Tableaux 2015

L’affiche de l’exposition

Paicheler, après plus de 20 ans passés dans le Minervois, ce doux sud de la France, vit et travaille dans l’âpre sud du Maroc depuis 1999. À chaque sud, sa lumière et sa manière de filtrer les couleurs, mais la lumière marocaine l’emporte depuis quelques années. Depuis les fenêtres d’un atelier marocain perché sur des terrasses peintes à la chaux, le peintre transcrit en pigments ce qu’il observe alentour : paysages, animaux, cieux et parfois les fenêtres elles-même.

Il a beaucoup plu cette année et il a même fallu faire face à une situation de catastrophe extrême. L’oued est sorti de son lit, montant de douze mètres, emportant tout sur son passage, réduisant à néant les acquis de toute une vie pour de nombreuses familles. Face à ce spectacle de chaos, Paicheler structure en interprétant des pans de murs tombés en de vertigineuses architectures. Face à la désolation, il répond par la vie plus forte que tout et laisse des touffes de végétation auxquelles cet excès d’eau a permis d’exister, envahir l’espace peint. La vie riche, foisonnante.

Mais qu’on ne s’y trompe point, ces squelettes de maisons  et ces herbes folles ne sont jamais qu’un prétexte à la chose peinte. Composition, équilibre, gamme chromatique, en vérité, voilà la seule réalité du propos…

Valérie Lafont
Page last updated on 2 septembre 2015 at 17 h 14 min